Voilà une expression qui m'intriguait quand j'étais enfant:
"Les Gueules Cassées"
Pour son côté un peu "interdit".
Voir un mot que je savais être classé dans les "gros mots", imprimé sur des affiches me faisait poser question...
Entre 1931 et 1933,
les « Gueules Cassées », associés avec « Les Ailes Brisées » et les
autres associations de victimes de guerre (les Amputés de Guerre, les
Aveugles de Guerre, les Mutilés des yeux, les Plus Grands Invalides
…) lancent une souscription nationale assortie d’une tombola qui sera
appelée « La Dette ».
Le premier billet est remis solennellement à M.
Gaston Doumergue, président de la République, lors de sa visite au
domaine de Moussy-le-Vieux.
Cette tombola connaît un succès
considérable.
Les lots vont de la bicyclette à l’avion de tourisme !!!
Chaque semaine, trois ou quatre millions de
Français achètent un "entier" ou un "dixième" vendus dans de petites
guérites en bois tenues par des veuves de guerre ou des mutilés de
guerre.
Ceci m'intriguait aussi beaucoup quand j'étais jeune à Paris, ces petites cabanes où plein de papiers colorés étaient accrochés de part et d'autre !!! Avec une vieille dame dans la cabane
Il y en avait une, juste là, à gauche, dans la rue de mon enfance, Paris 1er arrondissement...
Il y a 80 ans, le
22 juillet 1933, était créée la Loterie Nationale.
Dans les
années 1930, tombolas de "bienfaisance" et loteries clandestines se
multiplient.
Le gouvernement décide d'en faire profiter les caisses de
l'Etat.
Un décret du 22 juillet 1933 crée une "Loterie Nationale au
profit des anciens combattants et des calamités agricoles".
Le
premier tirage, le 7 novembre 1933, retransmis en direct à la TSF, se
déroule au Trocadéro à Paris devant des milliers de personnes.
Numéro
18.414-série H:
Paul Bonhoure, coiffeur à Tarascon (Bouches-du-Rhône),
remporte le gros lot de
cinq millions de francs (anciens qui plus est !!!) , l' équivalent de 3,3
millions d'euros actuels.
La petite histoire raconte que le figaro dut sa
fortune à son commis Albin Bin chargé d'acheter le billet. Devant le
guichet, Albin Bin, dit "Binbin", en galant homme, s'efface devant une
jeune femme. Il achète les deux billets suivants et laisse son patron en
choisir un.
Paul Bonhoure se rend à Paris pour toucher son chèque
et descend les Champs-Elysées comme un chef d'Etat.
Riche mais pas
oublieux, il donne son salon de coiffure refait à neuf à "Binbin".
Jusqu'à sa mort en 1965, Paul Bonhoure mènera une vie confortable.
Albin
Bin est décédé le 11 janvier 1993.
Six mois après ce premier
tirage, neuf autres tirages ont lieu. Les billets entiers (100 francs)
s'arrachent.
Puis les dixièmes sont créés, émis par les associations
d'anciens combattants de la Grande Guerre, comme les Gueules cassées ou
la Fondation Maginot.
Ma grand-mère achetait des billets de loterie...