mardi 29 novembre 2022

Rosa Bonheur (2)

 

1850, premier voyage dans les Pyrénées

 

1854, rencontre avec Gambart, Tedesco et Goupil, trois marchands de tableaux qui deviendront les marchands attitrés de Rosa Bonheur.

 

1865, fin des au Salon car envois en Angleterre, en Amérique  par ses marchands de tableaux. 

 

1856,  deux voyages au Royaume-Uni dont en Ecosse qui lui inspire de nombreux tableaux et dessins.

 

Fusain, pastel, encre et craie.

 "Vaches et boeufs traversant un lac à Ballachulish."

Je crois bien que c'est mon préféré.


 

 

Le rendu de l'eau est tout simplement magique.

Son don ne s'exprime pas seulement dans le regard des animaux.







 

1859, achat du château de By à Thomery, en Seine-et-Marne. Elle y installe ses animaux. 

 


 


1862, son amie Nathalie Micas, ingénieure invente et dépose un brevet pour les freins de trains  «  Brevet Micas ». Rosa est élue membre de l’Académie des Beaux-Arts et de la société des artistes belges (entre autres).

 

8 juin 1865, elle est décorée de la Légion d’Honneur par l’impératrice Eugénie, qui se déplace à By,  déclarant que «  le génie n’a pas de sexe ».

 

1867- 1888

Elle se passionne pour la faune de la forêt et pour les fauves.



 

Ces peintures de chênes sont de mes préférés également.

Son tableau "Le lion chez lui"  (ce n'est pas celui dessous) est exposé à Londres et présenté à la reine Victoria, puis au prince et à la princesse de Galles (1882).

 

 


 

" Lorsque je résolus à étudier les grands fauves, je ne songeais pas, tout d'abord, à en posséder chez moi, et longtemps je me contentais d'aller prendre mes modèles au Jardin des Plantes et dans les ménageries.Dans la suite, je devins plus ambitieuse et pour me permettre de travailler tout à mon aise et en prenant mon temps, je me décidais de faire l'acquisition d'un couple de lions que M. Gambart me fit expédier de Marseille.  Si mes souvenirs sont exacts , c'était vers le milieu de 1880. Je les ai gardés à peu près 2 ans. c'étaient des bêtes superbes."

 

 

Portrait de cerf qui est l'affiche de l'exposition.

On se demande pourquoi cette artiste est tombée dans l'oubli au XXème siècle. Alors que de son temps c'était une vraie "rock star", expression que j'ai trouvé dans un des reportages vidéo qui lui sont consacrés cette année.

A suivre...

samedi 26 novembre 2022

Exposition Rosa Bonheur (1)

2022 est le bicentenaire de la naissance de Marie-Rosalie Bonheur, dite Rosa Bonheur.


 Retour pour nous au Musée d'Orsay...


Voici une exposition présentée d'abord au musée de Bordeaux jusqu'en septembre, puis par le musée d’Orsay depuis octobre, pour fêter cet anniversaire.

Sans oublier le partenariat exceptionnel du "château" de Rosa Bonheur, en Seine-et-Marne, à By-Thomery  , château racheté en 2017 par une femme et ses filles qui désirent perpétuer l’esprit de l’artiste. Et les greniers regorgeaient encore d’œuvres…

 

De plus, pas d’exposition rétrospective sur Rosa Bonheur depuis 1997 à Bordeaux....

 

Artiste peu connue finalement du grand public, mais qui a vécu libre d’elle-même (pas de mariage, donc pas de contraintes…), vivre avec qui elle le désirait tout au long de sa vie, qui a pu vivre de son art, qui fut reconnue, décorée, récompensée.

Portrait avec sa Légion d'Honneur.

NB ; Rosa n'a jamais peint d'auto-portrait. Toutes ses représentations ont été faites par des "tiers".

 

Elle a pu s’imposer à la force du pinceau dans un monde très masculin. Et devenir une « star » de la peinture animalière.

 Le musée d’Orsay possède un fonds très important de ses œuvres. 

Mais certaines et pas des moindres se trouvent à New-York, au Royaume-Uni (Ecosse), en Russie… et à Bordeaux également, ainsi qu’au château de Fontainebleau. Et dans des collections particulières.

Œuvre large et complexe faite de dessins (beaucoup « d’ études » au crayon,), d’huiles, d’aquarelles,  elle considérait ces esquisses, ses études et dessins comme son travail le plus précieux.

 





 

 

Elle est issue d’une famille d’artistes. Et ses deux frères et sa jeune sœur, dans une moindre mesure, suivront le même parcours. 

Au départ plutôt sculptrice, c’est son frère Isidore ( 1827- 1901) qui va continuer dans cette voie.


 Petit résumé de sa vie :

 

1822, naissance à Bordeaux. Elle est l'aînée de 4 enfants.

 

Marie-Rosalie à 2 ans, peinte par son père


 

1827, la famille s’installe à Paris ;  elle a 7 ans.

 

1833, période de séparation du couple parental, puis de misère pour la mère et ses enfants. Décès de sa mère. Son père récupère alors ses 4 enfants.

 

Vers 1834, à 12 ans, elle étudie dans l’atelier de son père (même si celui-ci auparavant a essayé de la dissuader de suivre cette voie) et copie des tableaux du Louvre. 

 



1836, elle rencontre Nathalie Micas, sa première amie, compagne. Elles ont 14 ans.

 

En 1841, à 19 ans, elle expose pour la première fois (Deux lapins)


 

 1845, elle reçoit une médaille de troisième classe pour Le Labourage. Elle a 23 ans.


 

 

1848, elle obtient une médaille d’or (première classe) pour Taureaux et Bœufs. Et reçoit une commande officielle de l’Etat. 


 

Cela sera le tableau Labourage nivernais. Grand succès au Salon pour cette huile sur toile de 133 X 260 cm. A voir au Musée d’Orsay une fois cette exposition terminée...

 

Juste photographié ce tableau par petits bouts.. 

C'est un grand tableau au format quasi panoramique.

 


 

Ce que est impressionnant chez cette artiste;  c'est le rendu des matières.

Ici la terre labourée.



1849, décès de son père, elle lui succède à la direction de l’école gratuite de dessins pour jeunes filles, à Paris. 

 

1853, elle expose au Salon Le marché aux chevaux.

Son oeuvre par laquelle elle est la plus connue. Marché aux chevaux qui se tenait à Paris.

 

Et toujours avec des travaux préparatoires.

C'est là qu'elle demandera l'autorisation de s'habiller en homme.





 

Ceci est un tableau de 1857 lui servant de carte de visite quand elle ne pouvait se déplacer elle-même.... Un autre artiste, Edouard Dubufe,  a peint son portrait.

Et elle l'animal...

Oeuvre à 4 mains ! Carte de visite et échantillon de son savoir-faire !!!



                             

 

Elle a très peu peint d'humains. Sauf s'ils accompagnaient l'animal.

Néanmoins, j'ai trouvé ce portrait de berger landais...

 


A suivre

vendredi 25 novembre 2022

Simone (Veil) née Jacob

 Séance cinéma émotion cette semaine.

Voir " à la dernière séance"de la semaine proposée dans notre petit cinéma ce film, dit biopic, sur la vie de Simone Veil.

De sa petite enfance, avant-guerre, jusqu'à l'écriture de son livre "Une vie";

Simone, le voyage du siècle -clic-

Toutes les critiques ne sont pas bonnes ( mais à bien les lire elles visent surtout le réalisateur, Olivier Dahan; pas le sujet, mais plutôt son traitement du sujet).

Bien-sûr que l'émotion est là palpable, à plusieurs reprises. Certaines séances sont-elles romancées ? On critique celle de l'hôpital avec la rencontre avec un malade du sida. Elle refuserait une "mise en scène" mais le réalisateur a fait, lui, de la "mise en séance" de cet épisode ?

Emotions concernant sa vie publique mais aussi sa vie personnelle. Il a fallu qu'elle se "batte" pour continuer ses études, sa vie, sa vocation. 

Le milieu est aisée, elle en avait les possibilités matérielles visiblement. Mais il a fallu lutter (pour faire lien avec mon billet sur Annie Ernaux, Simone Veil a 10 ans de plus... lutte "d'indépendance"  encore plus dure). Ah! ce sentiment de femmes qui sont certaines que leur vie est AUSSI ailleurs qu'à la maison.

Film de transmission, de femmes; sa mère, ses soeurs. De "mères et soeurs courage"...

Elle, aura 3 fils. Mais aussi des petites-filles

Savez vous qu'elle a été la belle-mère d'Agnès Buzyn, elle-même, ministre de la Solidarité et de la Santé.

“Elle était pudique, très proche de sa famille, très chaleureuse, très aimante. Très soupe au lait aussi. Elle était capable de grandes colères. C'était une femme de convictions, elle pouvait s'emporter. Mais toujours dans la bienveillance”, a rapporté Agnès Buzyn, avant de souligner tous les combats que cette “héroïne” avait menés au fil de sa vie. 

“Ce qui la guidait c'était avant tout la dignité de la personne. Que chacun ait sa place. Elle n'avait pour seule boussole que l'intérêt des gens. Elle cherchait des solutions pragmatiques. N'était jamais dans l'invective ou l'idéologie."  

On se demande dans notre 21ème siècle qui seront les hommes (et les femmes!) qui auront un tel courage de faire avancer notre société ...

Et si vous désirez écouter Simone Veil raconter sa propre histoire, c'est ici.


mercredi 23 novembre 2022

Lecture

 Heureusement qu'elle a eu le PRIX NOBEL...

Sinon je serai passé ( peut-être) à côté de ses écrits.

Mais ma belle-soeur en parlait beaucoup depuis des années. 

J'avais lu "PASSION SIMPLE" au moment de sa sortie. Livre peut-être prêté par ma belle-soeur.

J'ai donc fait des achats...

J'ai lu d'abord 2 tout petits livres :

L'AUTRE FILLE ( sur un secret de famille)

et

LE JEUNE HOMME ( sur un amour d'âge mur).


 

Je suis dans "LA FEMME GELEE".

Que je lis doucement, que je surligne. Que j'aime profondément. 

Que je suis heureuse d'avoir travaillé (comme ma mère et ma grand-mère) tout en s'occupant des enfants. Comme mes filles et belle-filles le font à leur tour.

Dédicacé -quand même- à son mari... (A Philippe)

Extraits ?

"Pas facile de traquer la part de la liberté et celle du conditionnement."

" Ce que je deviendrai ? Quelqu'un. Il le faut"

 " La croix, la belle médaille de cuivre qu'on offre le samedi aux plus méritantes, les appliquées, les sages, les sainte nitouches qui reniflent l'arrivée de la maîtresse à cent mètres." 

"... n'être que futilité et attente."

" la propreté est le reflet de l'âme, mademoiselle!" 

 "La tache, le mot lancinant."

" Le corps est sale et l'intelligence un péché."

" avoir dans la tête l'idée qu'une fille doit être douceur et courbes molles."

"Que poulotter des mômes, pousser un landau, dans l'ordre des destins il n'y avait pas au-dessus."

... qu'ils y a deux sortes de filles, les relaxes et les culs-bénits, les unes couchent, les autres non. 

Le journal CHRISTIANE et les romans BRIGITTE "de Madame Bernage, la bibliothèque de ma fille, ( je ne connais pas, mais écrits chrétiens des années 50/ 60) en prennent pour leur grade :

"CHRISTIANE, un journal où des filles photographiées avec le sourire béat cucul de la joie chrétienne."

" Le code encore et toujours."

Son éducation, le lycée chez les "soeurs", son année de faculté, sa rencontre, son mariage non conventiel ( le chiqué et les falbalas, lunch et robe longue, on est d'accord, il faut laisser cela aux conards et aux crâneurs.), la première année de vie maritale, sa grossesse, son accouchement, sa solitude, son organisation, ses essais pour trouver du temps libéré pour continuer ses études, sa solitude dans une nouvelle ville, dans sa nouvelle vie, ses renoncements, sa tristesse de vivre ce qu'elle ne désirait pas tant au fond. Puis sa réussite;

"Elle a démarré la différence."

" Elle est bien chouchoutée la liberté des mâles."

" Maintenant c'est la nourriture corvée," ( son mari rentrer manger chez eux le midi.)

" Sincère il croyait me faire un plaisir fou. Moi je me sentais couler." (Il lui offre des magazines "féminins")

" Mes buts d'avant se perdent dans un flou étrange."

"Dix ans plus tard, c'est moi dans la cuisine rutilante (...) je suis entrée dans l'image et je crève." 

"Toutes les femmes à mari et à mômes font partie d'un univers mort."

"J'éprouve un frisson de désolation, comment peuvent-elles vivre comme ça."

En parlant de propre sa mère; il lui dit :" des femmes comme elles c'est reposant." 

+++++++

Il me reste à finir ce beau livre, puis à lire "LA PLACE" (sur la mort de son père)


lundi 21 novembre 2022

Printemps Haussmann

 




Jeudi dernier, sortie à Paris. 

Visite du grand magasin "Printemps Haussmann".


Le Second Empire marque le début des Grands Magasins. (Relire "Au Bonheur des Dames" de Zola)

Après qu'Aristide Boucicaud ait lancé Le Bon Marché sur la rive gauche en 1852, Jules Jaluzot et Jean-Alfred Duclos créent par acte notarié, le , la société en nom collectif "Au Printemps", titre porteur de sens, dont le premier slogan en livre toute la profondeur : « Au Printemps, tout y est nouveau, frais et joli, comme le titre : Au Printemps ».

 Jaluzot fait construire son premier magasin au carrefour du boulevard Haussmann (rive droite) et de la rue du Havre, malgré son éloignement, à l'époque, du cœur vivant de Paris

Il pressent peut-être l'essor de ce quartier et l'opportunité que constitue la proximité de la gare Saint Lazare







 Nous avons commencé la visite par les terrasses.

Au 6ème étage du magasin homme (je fus prise de vertige et de crise d'angoisse car balcon assez étroit et rambarde très légère à mon goût)

puis nous sommes allés dans les sous-sols également.



Là rien de très extraordinaire à voir, si ce n'est ces galeries, vraie ville sous la ville; les ateliers de réparation qui peuvent intervenir de suite....

Passerelle pour aller d'un magasin à un autre, sans ressortir par l'extérieur. Qui permet d'apprécier l'architecture de plus près. Ainsi que les mosaïques.



 






 

Nous avons emprunté l'escalier "originel" (une partie de ce magasin est classé aux Monuments Historiques depuis 1975) 

Les façades et toitures (sauf la surélévation moderne) des anciens magasins (actuel Printemps de l'Homme) sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 15 janvier 1975.

Ce magasin depuis son ouverture a été remanié, au moins 2 fois.. Il a subi 2 incendies. En mars 1881 et 40 ans plus tard en septembre 1921(-clic-). Pratiquement reconstruit (la façade des premières photos).


 



Beauté au 6ème étage du magasin Femme.

Mais le restaurant ne se tient plus là...


Voir article sur cette verrière créée en 1923, ici CLIC.

 Quelques vues de l'intérieur ?

Début des décorations de Noël...



"La verrière verticale" le long des escalators.


Et l'on termine par une salle donnant sur une grande terrasse accueillant un café.


Vue sur l'Opéra Garnier en travaux...

Cette salle accueille des ventes de styliste et d'articles "de seconde main".

 Mais niveau PRINTEMPS HAUSSMANN quand même !!!



Coupole de ce lieu  faite de 1 200 oiseaux en origami !


Vieux murs et poutres d'origine.

C'est là que se termine notre visite.

Site web : www.printemps.com/

Et pour finir, vitrines extérieures sur le thème du cirque (en attendant les décorations de Noël !!!)