lundi 20 janvier 2025

Bronze Héraclès d'Antoine Bourdelle

Qui est Héraclès ?

Héraclès,  dieu grec, que les Romains nomment Hercule

fut le seul héros honoré dans l'ensemble du monde grec et le seul humain à se voir accorder l'immortalité parmi les dieux. 

Il est le protecteur des athlètes et le dieu qui écarte les dangers.

 

Les douze travaux d'Hercule

  • 1 - Tuer le lion de Némée,
  • 2 - Tuer l'Hydre de Lerne,
  • 3 - Capturer le sanglier d'Erymanthe,
  • 4 - S'emparer de la biche de Cérynie,
  • 5 - Abattre les oiseaux du lac Stymphale (c'est ceci que représente le bronze de Bourdelle),
  • 6 - Capturer le taureau de Crète appartenant au roi Minos,
  • 7 - Dompter les juments de Diomède,
  • 8 - Récupérer la ceinture d'Hippolyte, reine des Amazones,
  • 9 - Nettoyer les écuries d'Augias,
  • 10 - Voler les bœufs de Géryon,
  • 11 - Ramener les pommes d'or des Hespérides,
  • 12 - Ramener Cerbère, le chien à trois têtes, des Enfers.

 

La sculpture :

La statue figure le demi-dieu dans une position d'équilibre précaire. Le corps est en tension, un effet rendu par la position des membres. 

L'anatomie d'Héraklès est vigoureuse et musclée, pour montrer la force du personnage. Il s'agit de donner une image de force démesurée, de héros puissant : Bourdelle a pour cela rajouté des muscles qui n'existent pas dans un corps réel. 

Le pied gauche du personnage, posé sur le rocher, évoque une patte de lion. 

 

Les mains ressemblent à des griffes. Aucune corde ni aucune flèche ne sont représentées. 

Le geste de l'archer est fidèle à la position des tireurs de l'Antiquité qui utilisaient un arc d'un seul tenant (longbow)

 

Comment fait-on un bronze ?

Modelage dans de l'argile par l'artiste (En 1909 pour cet Héraclès)

Puis recouvert de plâtre.

Ce sont les plâtres qui sont exposés dans les salons où viennent les visiteurs, les potentiels acheteurs.

Si des acheteurs sont intéressés, on coule un bronze (en 1910)

C'est le travail des fondeurs qui sont payés par l'acheteur. Comme à  Fonderie Coubertin de Saint-Rémy-les-Chevreuse (78) où a été coulé ce bronze d'Héraclès.

"Le « fondeur d’art » est l’artisan spécialisé dans la fonte et la coulée du bronze à l’intérieur d’un moule préalablement confectionné. Mais ce terme englobe en réalité l’ensemble des métiers de la forge : 

le mouleur, qui réalise les moules au sable ou à la cire perdue, 

le ciseleur, qui fait disparaître les traces de moulage et met en valeur les détails de la pièce, 

le fondeur proprement dit 

et enfin le patineur, qui donne à l’œuvre sa couleur définitive."


Le modèle pour cet Héraclès de Bourdelle

Autour de ses 50 ans, Bourdelle réalise une série de huit petites études modelées entre 1906 et 1908  témoins du chemin parcouru, du travail face au modèle vivant à l’architecture définitive. 

En 1909, Héraklès est agrandi.

Bourdelle disposait pour cette sculpture d'un modèle particulièrement athlétique, le commandant Doyen-Parigot

(Paul André Doyen-Parigot est né le 27 février 1864 à Saint-Lambert-et-Mont-de-Jeux -Ardennes- mais tué en 1917...).

Jeune homme très sportif, il s’engage à 19 ans dans la cavalerie. A l’âge de 22 ans, il sert de modèle pour la statue d’Héraclès archer d’Antoine Bourdelle.

Rencontré chez Rodin, ce militaire possédait des caractéristiques physiques qui ont déterminé l'artiste à choisir pour sujet Héraclès.


Mais Doyen-Parigot ne souhaitant pas être reconnu (il est entièrement nu !), le sculpteur après beaucoup de refus, modifie le visage de la sculpture : il lui prête des yeux en amande, un profil droit avec le nez dans le prolongement du front, et une chevelure courte et bouclée, à la manière des statues grecques masculines de la fin de la période archaïque.



L'histoire "particulière" de ce bronze, de ces bronzes ?

En 1909 donc, Héraklès est agrandi puis moulé et fondu en bronze par Rudier à la demande de Gabriel Thomas, mécène de Bourdelle. 

Cette version monumentale devait être une pièce unique. 

Car lors de la visite de son atelier, Gabriel Thomas, émerveillé par celle-ci, lui commanda une sculpture monumentale en bronze pour les jardins de sa demeure «Les Capucins» de Meudon-Bellevue. Le financier en avait exigé l'exclusivité.

Mais présentée au salon de la Société nationale des Beaux-Arts de 1910, la sculpture en bronze doré fit sensation et la version de 1910 est finalement éditée en dix exemplaires (Il était d'usage de couler au maximum 12 bronzes d'une même sculpture, mais Bourdelle n'en voulait que 10).

Devant l’engouement qu’elle suscite, Gabriel Thomas restitue au sculpteur son droit d’édition et lui rétrocède son exemplaire.

Bourdelle le revend au prince Eugène de Suède, qui la place dans son jardin de Waldemarsudde, où il se trouve toujours. 

Après 1920, Bourdelle réalise deux variantes de cette version initiale dont des exemplaires sont désormais conservés au musée d’Orsay, au Metropolitan Museum of Art de New York ou à la Galerie nationale de Prague.

Où voir l'Héraclès de Bourdelle en France ? (entre autres)

Au musée d'Orsay, nouvelle version qui fut exposée en 1923 au jardin du Luxembourg.

Au musée Bourdelle, Paris 15ème (musée gratuit...)

 

A Paris, à l’Institut National du Sport, de l'Expertise et de la Performance (INSEP). CLIC

En Seine-et-Marne, au jardin-jardin départemental Bourdelle d'Egreville -clic- (que nous visiterons avec le groupe au printemps)

Dans le monde ? 

En Suède, dans le jardin de Waldemarsudde (Clic photo 45 sur 640): cela serait l'original !

A New-York -clic- 

A Prague, à la Galerie nationale -clic-. 

Au Japon, au musée en plein air d'Hakone -clic-

 

Vidéo complémentaire :

Explications... ICI -clic-

( Pour ma part j'en ai déjà vu trois...)

 °°°°°

Bonne journée, bonne semaine

Et un peu de repos pour moi... de pause pour mon blog...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Quel bel article. Bravo. Et bonne déconnection. Bonne journée. Sue

Anonyme a dit…

Merci pour toutes ces infos que je ne connaissais pas, ou que j'avais oubliées ! Bonne soirée. Monique

Anonyme a dit…

Quel article bravo Joelle tu nous apprends pleins de choses
Dans les musées j'adore les marbres et les plâtres les expressions de leurs visages les muscles ou pour les femmes leurs formes .
Bisous Joelle .

Anonyme a dit…

Merci pour cet article très bien documenté.
J’ai rencontré Héraklès pas plus tard que mercredi !
Dominique