comme toutes les autres"grannyteuses" aujourd'hui
C’EST LE DERNIER outrage au château de la duchesse d’Uzès, à Bonnelles. Hier matin, à 7 heures, un incendie a ravagé la toiture d’ardoise de cette bâtisse du XIX e siècle, en déshérence depuis une quinzaine d’années. Les flammes ont couvé sous le faîtage et l’ont lentement grignoté, dégageant d’importants panaches de fumée grisâtre.
Les secours ont rapidement déployé sur place d’impressionnants moyens de lutte contre le feu. Au total, quatre-vingts pompiers des Yvelines et de l’Essonne département limitrophe de Bonnelles ont combattu toute la journée l’incendie.
Une bâtisse extrêmement fragile
Principale difficulté pour les soldats du feu : réussir à atteindre les flammes tapies sous la toiture pour attaquer le coeur du foyer. Impossible d’envoyer dans la bâtisse extrêmement fragile des hommes à pied avec leur lance. Il ne reste plus que la voie des airs. Juchés sur quatre grandes échelles, les pompiers ont inlassablement déversé des tonnes d’eau, maniant la pique pour faire sauter les tuiles ou encore une lance perforante capable de traverser la couverture pour se frayer un passage.
Des opérations à effectuer avec les plus grandes précautions : le feu a fragilisé les murs. La charpente et quelques lourdes fenêtres en chien-assis surplombant le toit menaçaient en fin de matinée de s’effondrer à l’intérieur du bâtiment.
Difficile pour l’instant de connaître les raisons exactes du sinistre qui s’est déclenché dans un bâtiment vide de tout occupant, ouvert à tous vents et régulièrement « visité » par des explorateurs amateurs. « Deux choses sont sûres, ce ne sont ni la foudre ni le courant électrique qui ont pu déclencher l’incendie », observait-on chez les pompiers.
Hier en fin d’après-midi, les pompiers étaient encore sur place pour exercer une surveillance étroite sur les poutres toujours à la merci des dernières flammèches. Une tâche délicate. La duchesse d’Uzès réservait une surprise aux sauveteurs. « Elle récupérait déjà l’eau de pluie et l’immense réservoir suspendu, situé au-dessus de l’escalier, constitue une menace en cas d’effondrement », raconte Guy Poupart, le maire (non inscrit) de Bonnelles.
De son côté, l’élu a pris un arrêté de péril imminent pour interdire l’accès au public et obliger le propriétaire du château des investisseurs luxembourgeois (lire l’encadré ci-contre) à condamner l’accès à l’édifice.
Le Parisien