Par Robert Louis Stevenson, auteur écossais (L'île au Trésor).
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En voilà un homme qui a eu une vie riche, pleines de lieux, de pays, d'aventures, de choix peu orthodoxes... pour la fin du 19ème siècle. Bien qu'il soit un enfant chétif et maladif.
Né à Edimbourg, en 1850, c'est sa nourrice qui développera son imagination..
Avec ses parents déjà il voyage (Allemagne, Italie, France dont Menton)
Il prépare un diplôme d'ingénieur, puis s'oriente vers le Droit. Il deviendra avocat mais ne pratiquera pas. Dès ses 12 ans, il écrit... avec un intérêt pour les récits d'aventures.
Séjours en Allemagne (22ans), à Menton (23 ans), à Londres, séjours à Barbizon et à Grez (25 ans).
A Grez-sur -Loing, en France, il rencontre (26 ans) sa future femme, Fanny Osbourne, mariée par ailleurs, qui divorcera pour l'épouser (30 ans).
Il achètera une péniche sur le Loing. Fera des expéditions en canoë sur les canaux du Nord de la France.
A 28 ans, il fera son voyage dans les Cévennes avec l'ânesse Modestine.
Voyage de 12 jours et 12 nuits... pendant lequel il choisit la plupart du temps de dormir "à la belle étoile" (selon l' heureuse expression française, précise-t-il)
Marié à Fanny, il vivra en famille avec ses 2 enfants à elle, Isabelle et Samuel Lloyd. Ils vivront à Davos, en Suisse, puis près de Marseille, à Nice, à Hyères.
Un retour en Angleterre. Mais sa santé nécessite un autre climat...
Départ pour l'Amérique, Etat de New York. Départ pour la Californie, San Francisco. .
Voyage dans le Pacifique.. Séjour aux Marquises, aux Tuamotu. Un mois à Papeete... Honolulu. Voyage aux îles Gilbert.
Achat d'un terrain aux Samoa (à Opulu, domaine d'Apia).
Mais encore séjour en Australie. Re voyage dans les îles Gilbert, îles Marshall, Nouvelle-Calédonie.
Installation définitive à Opulu (49 ans). Il meurt fin 1894, à 54 ans, après avoir milité en faveur des indigènes opprimés lors de la guerre civile à Samoa (1893) et pris un intérêt très actif aux querelles politiques de son pays d'adoption.
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Mais revenons à ce voyage dans les Cévennes.
"Je me mouvais dans une atmosphère délicieuse et me sentais allègre et tranquille et heureux."
Ce livre n'est pas seulement un journal de voyage sur ces 12 jours d'automne 1878 où il parcourt à pied plus de 120 km..
" L'automne avait posé ses teintes d'or et de flétrissure sur leur verdure, et le soleil, brillant au travers, atténuait leur rude feuillage, en sorte que chaque épaisseur prenait du relief contre son voisin, non dans l'ombre, mais dans la lumière."
Ce sont des réflexions philosophiques, historiques dont l'histoire des Camisards, lui protestant en terres de guerres de religion (autour de 1703), un rapport technique sur la façon de faire avancer une ânesse, des descriptions de façons de vivre des paysans des Cévennes, de l'accueil dans les "auberges" "Avec un verre, un chanteau de pain, une fourchette de fer, la table est complètement dressée", du passage en Lozère, de la légende de la Bête du Gévaudan...
Du vocabulaire (livre traduit par Léon Bocquet), année 1991 :
sur les conseil d'un fallacieux bourrelier
mon paletot de marin
des boîtes de saucisses boulonnaises
dans ces vaticinations, on négligeait l'évident, le véritable danger
d'une façon infinitésimale
mon "deux ex machina"
le bât et le fourniment au complet se vautrèrent dans la poussière
l'influence lénifiante du tabac
je m'enquis d'une auberge
le petit démon pervers (son ânesse !)
coteau et vallée suivaient vallée et coteau.
je ne pouvais distinguer ma main, à longueur de bras...
l'heure tardive marquée par l'horloge nous chassa coucher.
la reluctante Modestine
les châtaigneraies sont infectées de rats; froufroutage, grignotements et grattages, tout cela était certainement leur fait.
la guerre est leur topique préféré.
le sol n'était pas seulement déclive, mais encombré de cailloux épars.
un trimardeur de mon espèce
dormant sub divo
la vie en soi était au moins aussi dangereuse qu'un loup
j'étais peu sage de m'attarder à ces craintes
ce bruit portait en lui l'impression cordiale et humaine d'une récolte proche (bruit de la chute des châtaignes dans l'herbe)
Derniers mots de ce récit : Je n'hésitais pas à céder à mon émotion.
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Et pour le 21ème siècle, n'hésitez à revoir le film "Antoinette dans les Cévennes"
qui suit (presque) le même chemin.
4 commentaires:
On parle de Stevenson dans l'exposition à Nemours sur les peintres de Grez
On parle de Stevenson dans la dernière émission sur la Lozère des Echappees Belles du 26 octobre
Non, c est l emission DES
RACINES ET DES AILES. en particulier sur l auberge (restaurée) où Stevenson s' est arrêté
Auberge à Pont de Mauvert
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