Extraits qui résonnent dans ce contexte particulier...
En des âges inconvenables, avant le big-bang, reposait une puissance, magnifique et monomorphe. Son règne pulsait. Autour, le néant. Les hommes avaient rivalisé pour donner un nom à ce signal.
C'était Dieu pour les uns, nous contenant en devenir, dans la paume de sa main.
des esprits plus prudents l'avaient appelé "l'Etre".
Pour d'autres, c'était la vibration du Om primordial, une énergie-matière en attente, un point mathématique, une force indifférenciée.
Des marins à cheveux blonds sur les îles de marbre, les Grecs, avaient appelé "chaos" la plusation.
Un tribu de nomades recuits au soleil, les Hébreux, l'avait baptisé "verbe" que les Grecs traduisaient par "souffle".
Chacun trouvait un terme pour désigner l'unité.
Chacun affûta ses poignards pour zigouiller son contradicteur. ( page 54)
Notre malheur résidait dans la difficulté de choisir où demeurer.
Comment trancher entre nos penchants contraires ?
Nous n'étions pas des êtres "privés d'instincts", comme le professaient les philosophes culturalistes, nous étions au contraire encombrés de trop d'instincts, contradictoires. L'homme souffrait de son indétermination génétique : le prix à payer était l'indécision. Nos gènes ne nous imposant rien, il nous restait à choisir entre les possibles offerts à notre volonté. Quel tournis! Quelle malédiction que de pouvoir tout embrasser. L'homme brûlait de faire ce qu'il redoutait, aspirait à transgresser ce qu'il venait de bâtir, rêvait d'aventures une fois rentré chez lui mais pleurait Pénélope dès qu'il naviguait. Capable de tous les embarquements possibles, il se condamnait à n'être jamais content. (page 70)
La bête est un joyau serti dans la couronne. Dût le diadème se laver de sang. La morale n'est pas invitée dans ces ordonnancements, ni la cruauté dans les dévorations. La morale était cette invention de l'homme qui avait quelque chose à se reprocher. La vie ressemblait à une partie de mikado et l'homme s'avérait brutal à ce jeu délicat. il avait débarqué avec une violence pas toujours nécessaire à la survie de sa race et par surcroît, sortant des cadres légaux par lui-même institués ! ( page 131)
++++++++++
autres livres de chevet du WE
Beauté fatale de Mona Chollet
ou
les nouveaux visages d'une aliénation féminine
( livre prêté par une de mes filles)
Paris insurgé ( La Commune de 1871)
Jacques Rougerie, Découvertes Gallimard
( pour comprendre la vie quotidienne d'une partie de mes ancêtres
qui vivaient dans le quartier où eut lieu
la Semaine sanglante...)
C'est rien "notre" confinement à côté !
4 commentaires:
En effet, tu as très bien choisi les extraits, ils résonnent !! Petit coucou du dimanche matin, Jo-Elle ! :-)
Pas beaucoup le temps de lire en ce moment, à part des documentaires sur le Tamil Nadu, il me faudrait refaire ce voyage cent fois... tous les jours, je découvre des choses non vues...Je ne dois pas mollir, j'ai encore 14 jours à raconter, soit 14 semaines... Bon confinement, j'espère que tout va bien chez vous. Je suis en train de lire un recueil de faits divers qui se sont passés en Eure-et-Loir (mais tu n'as pas d'ancêtres en Eure-et-Loir ?)
Non pas d'ancêtres en Eure-et-Loir.
Les derniers trouvés sont partis de Genève(protestants très certainement), passés par Valenciennes, Lyon, Bièvres (près de Jouy-en-Josas), Chantilly, Rouen et Bolbec (Seine-Maritime) où ils se sont tous regroupés vers 1830. Hanovre et Reims aussi à un moment...
Ils étaient imprimeurs de "toiles d'indiennes"; vies passionnantes ! Cela m'a bien occupé et changé l'esprit pendant l'hospitalisation de Pierre que de les suivre, les retrouver, chercher les naissances, dans ce périple autour de la France !!!
Bonne soirée, Jo-Elle ! Qu'elle soit douce et apaisante. Et au plaisir de se retrouver... :-)
Enregistrer un commentaire