vendredi 4 novembre 2022

Soeurs... (ou les mots ont le pouvoir qu'on leur donne)

J
 
J'ai une soeur. Mon mari en a trois !
Un livre qui ne pouvait que nous intéresser.
En plus du fait que tous les ans j'achète "son" livre.
  
 
( bon... pas un super bon cru, quoique... 
Trop d'invraisemblances dans les 70 premières pages. Même si je suis beaucoup occupée de ma "petite soeur"; j'avais 15 ans, pas 5 ans !!! )

Ce que j'y ai retrouvé:  un couple de parents fusionnels, enfants présents mais pas trop là pour eux. Surtout pour la mère...

Du coup, leurs filles qui se trouvent différentes d'eux. 
 
Filles qui évoluent dans leur propre monde, avec leurs propres règles, leur propre "culture" (heureusement que nous avons une culture différente de celle de nos parents; sinon notre monde n'aurait jamais évolué -voir le livre sur le thème de l'évolution " Pourquoi j'ai tué mon père"-)

Ce développement est très intéressant dans ce livre. La mère qui a par ailleurs elle-même une soeur. Si différente. Qu'elle juge.

Ou comment quelques mots prononcés par une mère peuvent influencer à jamais la vie, le comportement de sa fille. 
Les parents ignorent trop comme ils peuvent être "les assassins" de leur enfant. Enfants, puis adultes qui s'en remettront mal, ou pas. Il suffira juste qu'un jour, quelqu'un puisse "casser" ce maléfice".  Cet empêchement d'être soi-même. Ce poison total.  Un Prince ou une fée marraine, comme dans les contes ?
Alors si vous ne trouvez pas cette la bonne personne c'est terrible. Il faut trouver votre Prince "psy" ou l'amie qui vous remettra d'équerre.
Et qui vous aidera à vous détacher des personnes nocives. Même si ce sont vos parents.                   

Les enfants n'appartiennent pas aux parents, dit Khalil Gibran.
 
"Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont fils et filles du désir de Vie en lui-même. Ils viennent par vous mais non de vous, et bien qu'ils soient avec vous, ce n'est pas à vous qu'ils appartiennent. Vous pouvez leur donner votre amour mais non vos pensées, car ils ont leurs propres pensées. Vous pouvez loger leur corps mais non leurs âmes, car leurs âmes habitent la demeure de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves. Vous pouvez vous efforcer de leur ressembler, mais n'essayez pas qu'ils vous ressemblent.

 

Des extraits de "Le livre des soeurs" ?
 
- On ne parle pas comme ça à sa mère.
- On ne parle pas comme cela à sa fille quand elle se conduit aussi admirablement.
Vexée, Nora (la mère) partit en claquant la porte .
(la jeune soeur défend sa soeur aînée)

(Quelques pages plus loin; c'est la jeune soeur qui parle en premier)
- Pourquoi ne leur en veux-tu pas ?
- Cela m'aiderait ?
- C'est moi que cela soulagerait .
 -Non; ça nourrirait ton ressentiment. Toi et moi, nous sommes des élues. Pourquoi se soucier de ceux qui ne le sont pas ?
- Nos parents sont aussi des élus : ils se sont trouvés.
- Pauvre trouvaille comparée à la nôtre.

(dialogue des parents quelques lignes plus loin)
 
- Qu'est-ce qu'elles peuvent bien s'écrire ? Elles se voient chaque week-end, dit Florent (le père)
- Ce sont des enfantillages. Tristane a beau être au-dessus du lot, elle n'en est pas moins une gamine.
 
 °°°°°°
Ah.... traiter ses enfants adultes de "gamins"....
Ah...ces parents, qui font des enfants et qui ne veulent jamais admettre qu'ils ont mis au monde "un nouvel être vivant" comme je l'apprenais à mes CM2, en biologie. Parents qui ne voient, qui les considèrent toujours que comme des enfants, leurs enfants, "presque leur chose", n' admettant pas, voire jamais, leur autonomie de pensée, de vie, de réactions, de choix.  
Tout à fait à l'opposé de ce que dit Khalil Gibran
Une éducation qui refuse l'autonomie est une éducation ratée même un peu perverse. Car le seul amour qui tende naturellement vers la séparation est l'amour parental...

Ces filles se sauveront de ces liens. Se sauver pour"se sauver".
 
- Il n'y a rien à comprendre? Elle a voulu te pourrir la vie, c'est tout.
- Mais pourquoi moi ?
- Tu ressembles à papa Tu es une version de notre père qu'elle ne peut pas avoir. Alors elle a décidé de te posséder d'une autre façon.
(...)
Notre amour vaut mieux que le leur.
Tristane brûla la lettre maternelle. Laetitia applaudit.
 
Car oui les mots n'ont que le pouvoir qu'on leur donne.


Je lis aussi Annie Ernaux et Sylvain Tesson !

5 commentaires:

Monique a dit…

j'ai bien aimé ce livre, même si je n'ai pas eu de sœur. Se lit vite et facilement, même s'il ne me laissera pas un souvenir impérissable. J'attaque un roman graphique de Leila Slimani et "à la ligne" de Ponthus (conseillé par Jules).

Anonyme a dit…

À la ligne de Joseph Pontus je l’offre à tout ceux que j’aime ! Il est décédé malheureusement, si jeune.
MartineL. Villeurbanne

Anonyme a dit…

Tous les ans je lis son livre également. Moyen cette année. Isabelle

Anonyme a dit…

C'est vrai que les mots peuvent être nos amis mais aussi nos ennemis. Et nous causer des maux.
Bonne semaine.
Line

Sue a dit…

Pas de chance. Je n'ai que des frères. Je regrette un peu ne n'avoir pas de sœurs. Mais j ai des chouettes belles- sœurs, sœurs de cœur. Un vrai supplément familial.
Amélie Nothomb et ses livres je ne connais pas trop. Sauf quelques-uns quand même. Ceux du Japon.