La salle de bains.
Paraît il que Zola prenait un bain chaque jour,
suivi de son petit déjeuner.
Ensuite une heure de promenade à pied.
Puis il montait dans son bureau et se mettait à écrire.
La chambre
La cuisine.
Entièrement recouverte de carrelage. Même le plafond !
Augustine aimait beaucoup recevoir et cuisiner elle-même.
Aussi pour l'épargner, Zola a désiré la cuisine tout à côté de la salle à manger.
Ce qui n'était pas l'usage au XIXème siècle.
Leurs réceptions, ce sont les fameuses soirées entre amis, le groupe de Médan.
Moments où l'on échange, invente...
Ce qui a donné le titre d'un recueil de six nouvelles écrites par six auteurs différents, tous amis de Zola, publié en 1880.
Les six nouvelles réunies sous le titre "Les Soirées de Médan" se situent à la même période :
la guerre franco-allemande 1870-1871 où, se laissant prendre au piège de la dépêche tronquée d'Ems, le gouvernement de Napoléon III affronte imprudemment la Prusse et, de revers en déroutes, aboutit à la chute du Second Empire et à la défaite.
En voici les résumés /
Guerre courte mais meurtrière dont Emile Zola illustre la grandeur et le
tragique dans "L'Attaque du moulin", ce moulin dont le meunier est à la
veille de marier sa fille quand le hasard des combats transforme sa
maison en redoute.
Le héros de "Sac au dos", de Joris-Karl Huysmans, ne verra pas le feu. Son
vainqueur s'appelle dysenterie, ses geôliers hôpitaux militaires.
L'aventure, on s'en doute, ne va pas sans cocasserie, le troupier étant
bon diable et joyeux drille à l'occasion.
Gare pourtant si sa colère s'allume : cela donne "L'Affaire du Grand 7", de Léon Hennique, sanglante et stupide comme est à la petite mesure humaine
"La Saignée" de Henry Céard, cet épisode du siège de Paris vu du côté d'un gradé.
"Après la Bataille", de Paul Alexis, raconte une rencontre entre un blessé
et une civile comme en provoquent parfois les guerres, brève rencontre
sans suite.
Tout ce que la lâcheté peut inspirer s'incarne dans le récit
ironique et amer le plus célèbre du recueil : "Boule de suif," de Guy de
Maupassant, où une dame de petite vertu et d'honnêtes bourgeois se
heurtent à un caprice de l'ennemi.
La salle à manger était très sombre.
Elle ne m'a pas inspirée.
Néanmoins de très jolis carreaux de Delft.
Et le choix d' un plafond au surprenant décor, de la part de Zola.
+++++
La maison de Zola est un lieu de rencontres littéraires : Zola n’a de cesse, au fil des années, de recevoir ses amis à Médan :
-les anciens : Alphonse Daudet et
sa famille, Edmond de Goncourt, Henry Céard
- les nouveaux : Léon Hennique, Joris-Karl Huysmans, Paul Alexis, Guy de Maupassant
- les connus et les moins connus.
Edmond de Goncourt, 20 juin 1881, Journal. Mémoires de la vie littéraire, t. II, Paris, Robert Laffont
Aujourd’hui, le ménage Daudet, le ménage Charpentier et moi, nous allons passer la journée chez Zola à Médan […]. Le cabinet de travail est, par exemple, très bien. Il a la hauteur, la grandeur, mais est très abîmé par une bibeloterie infecte. […] Quant au jardin, ce sont deux petites et étroites bandes de terrain, dont l’une est de dix pieds en contrebas de l’autre, et cela se prolonge dans les champs, coupés par le chemin de fer, par des bouts de terrain qui, à ce qui paraît, lui appartiennent, et au-delà de la rivière, par encore cinquante arpents dans une île. On déjeune gaîment et l’on va, après déjeuner, dans l’île, où il fait bâtir un chalet, auquel travaillent encore les peintres et qui contient une grande pièce tout en sapin, au monumental poêle en faïence d’une belle simplicité et d’un grand goût.
A suivre
2 commentaires:
J'avais visité il y a des années cette maison à Médan. Ces soirées, quand même, c'était quelque chose ! Quelles belles créations !
Tu donnes vraiment envie d'y aller !
Enregistrer un commentaire