Soixante-dix pour cent des sujets qu'a peints Caillebotte sont des hommes.
Mais les femmes ne sont pas exclues de son œuvre.
Femme bourgeoise ou femme de petite vertu ?
"Une fois encore, les cadrages de Caillebotte sont modernes et inhabituels.
À la façon de la photo et plus tard du cinéma, qu'il anticipe de peu, il fait régulièrement entrer dans le champ des éléments mobiles, personnages ou animaux (ici le chien, au premier plan), ce qui dynamise ses œuvres en donnant une impression de mouvement, de hasard pris sur le vif.
Il se trouve que son frère Martial, avec qui il vivra longtemps, est photographe et ils s'influencent sans doute mutuellement."
Dans Intérieur (ci-dessus), une femme, peut être la compagne de Caillebotte, Charlotte Berthier, avec laquelle il n'était pas marié, est au premier plan, de profil.
Dans cette composition une fois encore surprenante, le peintre s'adonne avec malice à une inversion des genres, dont il fait voler en éclat les stéréotypes : cette femme lit le journal, une activité typiquement masculine d'alors.
Au second plan, un homme étendu sur le divan (regardez bien l'imprimé du divan; on le retrouve dans le tableau suivant !) est plongé dans un livre, une attitude vue à l'inverse comme féminine.
Entre eux, aucun jeu de séduction ou de pouvoir. Dans ce parallèle tranquille, ils sont à égalité.
Nu au divan(Nouvelle fenêtre),
une toile spectaculaire large de près de 2 mètres, représente une femme nue allongée dans une position inhabituelle : elle couvre à demi ses seins et son visage d'une main pudique, mais expose sans réserve au regard la pilosité de son pubis, ce qui fit beaucoup parler en son temps.
Une femme au jardin, peut être la compagne de Caillebotte, Charlotte Berthier, avec son petit chien.
Vue de la résidence du Petit-Gennevilliers, après son achat
par les frères Caillebotte à la fin des années 1870. Gustave, également horticulteur passionné, y avait créé un jardin magnifique où il a peint de nombreux tableaux.
Gustave Caillebotte disparaît le 21 février 1894, laissant derrière lui –outre une production considérable de peintures, dessins et pastels– une importante collection d’œuvres impressionnistes qu’il lègue en totalité à l’État.
Dans le testament qu’il rédige en 1876, alors qu’il n’a que vingt-huit ans, il stipule que ses tableaux ne devront aller « ni dans un grenier ni dans un musée de province mais bien au Luxembourg et plus tard au Louvre ».
Cette démarche inédite va faire grand bruit à un moment où l’Impressionnisme commence tout juste à intégrer les collections nationales.
On dénombre 72 œuvres dans sa collection : un dessin de Gavarni, deux de Millet, quatre toiles de Manet, cinq de Cézanne, huit pastels de Degas, seize tableaux de Monet, huit de Renoir, neuf de Sisley et dix-huit de Pissarro.
Il faut y associer une version des "Jeunes filles au piano" de Renoir dédicacée à Gustave Caillebotte, que l’on retrouve effectivement dans l’inventaire après décès de son frère Martial.
Et pour finir une belle histoire :
Il y a 5 ans, une "grande dame" lègue au musée d'Orsay
cinq tableaux de Caillebotte représentant sa famille, ses ancêtres.
ICI pour cette belle histoire
Et là aussi
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