lundi 25 octobre 2021

Texte sans lettre "e"

 Un exercice de style... un challenge...

Faire un texte cohérent, sans utiliser la lettre "e".

A la manière de Georges Pérec.

Sans mon Mas

Il l’a fait ! La maison, mon nid, son port, finis !!!  Arnaud l’a fait, sans aucun frisson. Proposition sur trottoir ;  information pour quidams : maison à … mot tabou.

Parfait !  

Mais a-t-on pris mon avis ?  

Youpi, diront d’aucuns, partir mais  on part ou on fuit ? Où partirons-nous ? A Paris, à Toulon, à Dijon ? Toujours l’inconnu, grand inconnu toujours. Son cap, l’inconnu. Vilain Janus ! Vilain Arnaud.

Mon cousin Marius, son ami Gaston ont fui nos champs, nos bois. Cinq ans, il y a cinq ans plus ou moins. Car plus aucun canard, plus aucun papillon autour du « Mas Gabin » .Mais crapauds, souris font du potin, la nuit surtout. 

Tantôt, Barbara, Maud, Augusta, iront loin aussi ; loin du « Mas Gabin ». Doux parcours commun ici, mais là, il doit finir.

Au jardin, mon banc dit « aux mots doux » vaut, pour moi, son quintal d’or. D’or mais aussi d’amour pour mon sort, mon mauvais sort aujourd’hui, mon port, ma mort…

Dans la cour, voilà Arnaud. Vilain Janus. Vilain Arnaud. Il sort, il court mais surtout il part dans son auto sans moi. Pour moi, dans la maison, sans lui, un long couloir. Puis un salon aux lourds sofas, aux grands tapis. 

Sans lui. Nuits sans lui, jours sans lui… puis plus tard… sans mon Mas….  

Sur nos draps blancs, il a pris son coussin coloris rubis, cousu point à point il y a dix-huit ans. Dans mon lit clos, on y dormait parfois, on y lisait surtout… Valait-il tous nos soucis d’avant ?

Voilà la nuit sans cris. Puis matin moins doux, plus frais ou moins froid, plus parfait ? Chut… Voilà qu’on bat fort du tambourin sur toits. Mauvais, mauvais sur nos toits. « Mas Gabin », mon « mas Gabin », sois fort. Fais un dos rond aux flots tombant du haut.

Arnaud, il part..  Mais plus tard, un soir, aura-t-il toujours grand faim ? Il a surtout faim d’horizons. 

Pas du pain, pas du chocolat, pas du Mas. Mais s’il a tant faim un jour, pourrait-il courir dans mon attraction, mon giron. Son azimut, son nord, Ingrid… moi. Oui, mais aura-t-il toujours grand faim ?

 « As-tu faim ? il y a du pain », disait Victoria, au four, au moulin, toujours. Traditions de Victoria :  lundi, un bon canard rôti, mardi lapin ! Pas original. Mais vins fins toujours. L’Arbois du Jura, Banyuls du Roussillon.

Faim, fin. Sortir sans trauma ? Oui ou non ? Aucun individu n’y survivrait, n'y survivra… ni toi Arnaud , ni moi Ingrid.

Ni lui… mon Mas.

6 commentaires:

tanette2 a dit…

Chapeau bas... Je n'en ferais pas autant...j'ai déjà mis 5 "e" dans 10 mots...
Bonne semaine.

Anonyme a dit…

Etonnant...où as-tu trouvé cela ? Dans ta tête ?
Mamette

Jo-Elle a dit…

Oui Mamette, c'est un exercice que l'on a fait "en famille" (avec des jours de préparation avant, bien-sûr)en juillet dernier.
Trois d'entre nous avait choisi le thème de la maison... sans s'en parler.
Bises

Jo-Elle a dit…

Pour Tanette:
j'avais d'abord choisi tout un tas de mots sans "e" et ensuite j'ai trouvé l'idée pour la trame de l'histoire.
Dans mon premier et deuxième jet, il y avait encore des "e". Que l'on ne voit pas forcément en plus...
C'est dur car le "e" est la lettre la plus utilisée dans notre langue française !!! Et du coup le féminin est aussi éliminé d'emblée...

Marielle a dit…

Bravo trop fort :) (tu as vu pas mis bippppppppp )
Piouuuuuuuuu trop dur !!
Hiiiiiiiiiiii youpiiiii

Monique a dit…

bonne idée de choisir les mots avant. à proposer peut-être à notre atelier d'écriture mardi prochain...