samedi 18 novembre 2023

Livres de Colette

 

Depuis fin septembre, je suis plongée dans l'oeuvre de Colette.

Claudine à l'école, il était à la maison (un livre d'études des enfants ?)

Je l'avais commencé avant que d'aller en Bourgogne. Je l'ai lu sur place (j'aime faire cela dès que possible, lire un livre en me rapprochant géographiquement du lieu de sa naissance).

C'est le tout premier, "la Genèse"; celui dont on a le plus entendu parlé lors de nos visites à Saint-Sauveur-en-Puisaye.

Le scandale de sa parution est bien édulcoré en 2023. Mais, comme ex-instit, la description des cours, des devoirs, des livres, de l'école, de la vie des élèves petits et grands, de la vie des demoiselles "maîtresses", des  jeunes maîtres n'a pu que m'intéresser.

Les deux autres, je les ai achetés sur place. L'abécédaire fut vite choisi.

Pour La vagabonde, j'ai longuement hésité à choisir un livre parmi tous ceux étalés et proposés au musée Colette. 

Si mon choix s'est posé sur celui-ci, c'est qu'il marque la rupture dans la vie. Le début de sa vie de "femme libre". Choix de quitter son premier mari, de subvenir seule à ses besoins. A sa subsistance. 

Bien-sûr, Renée Néré ce n'est pas Colette. Mais cela y ressemble si fort.

Et surprise... dans ce livre,  Colette mentionne Rosa Bonheur !

Quand elle parle de son ex belle-soeur Margot, qu'elle continue à voir après la séparation.

"Elle vit seule et ressemble assez, avec ses cheveux grisonnants, coupés sous l'oreille, sa chemise à broderie russe et sa longue veste noire, à une Rosa Bonheur qui serait nihiliste."

(nihiliste: pessimiste et désenchanté) 

Et puis, paraît-il, c'est un des rares livres où le monde du spectacle est décrit de l'intérieur. L'envers du décor, le démaquillage, les prestations à la semaine, le maigre cachet. L'instabilité. Mais la solidarité entre les artistes.

La première partie se termine sur cette expression "codée" échangée entre eux: ça ne se dessine pas... qui signifie qu'ils n'ont pas trouvé de nouveau contrat après celui qui se termine.

" On jette la phrase d'un air à la fois détaché et sérieux, sans insister, sans larmoyer, la main balançant le chapeau ou la vieille paire de gants".

Ces descriptions du monde du spectacle alternent avec les réflexions de la jeune femme de 33 ans (introspections, on dirait maintenant) lorsqu'elle se retrouve seule mais libre, dans son petit meublé en rez-de -chaussée, presque sans soleil. Mais seule. Que fera-t-elle lorsqu'on lui fait la cour ?

"La vagabonde" a été écrit en 1909.

Colette quitte son mari Willy, le divorce est prononcé le 21 juin 1910.

Après avoir été donné en feuilleton à La Vie parisienne du 21 mai au 1er octobre 1910, La Vagabonde paraît en volume à la mi-novembre de la même année, aux éditions Ollendorff.

Sido elle-même, écrit à sa fille le 3 décembre 1910, de façon radicale : «Mais c’est une autobiographie ! Tu ne peux pas le nier».

Mais l'accueil fait à "La vagabonde" est excellent. Car Colette est déjà une auteur reconnue et admirée.

Que certains voudraient "décorer" (Prix Goncourt, mérite de rentrer à l'Académie française) ; mais tous ces Messieurs ne sont pas encore prêts !!! Car certaines réserves d'ordre moral sont parfois présentées.

Un premier film sera tourné en 1917, d'après ce roman. Et une pièce en 3 actes en 1923, jouée au Théâtre de La Renaissance.

BON WE

9 commentaires:

Jo Elle a dit…

J'ai lu aussi LES VRILLES DE LA VIGNE, livre trouvé dans le gîte, fin octobre. Ce sont des chroniques journalistiques... j'ai oublié de le mentionner. Et de le photographier !

Anonyme a dit…

Bonjour Jo-Elle,
J’ai beaucoup lu Colette de mon adolescence à ma vie de jeune femme, beaucoup lu sur elle aussi. Je possédais de nombreux livres, ouvrages. Ma belle mère aussi et nous nous passions les livres. Et puis quand j’ai failli déménager je me suis séparée de très nombreux livres. Celui que je regrette le plus c’est mon «  Claudine à l’école «  que j’ai lu et relu. Maintenant je cherche à le retrouver en tout cas dans la même collection dans les vide- grenier ou qui sait ? Peut-être dans une boîte à livres. Mon mari et moi avons visité la maison à St Sauveur en Puisaye mais ce jour là le musée était fermé. J’espère pouvoir faire cette visite un jour. Bonne lecture Jo-Elle! MartineL

Anonyme a dit…

Maintenant je pourrais tout relire car j’oublie, j’oublie, j’oublie… et puis tant de livres à découvrir, alors je choisis un livre à relire, en plus de mes lectures : le livre de mon sac ( comme Bonheur du jour) un roman en italien, un roman policier et un roman contemporain. Je sais c’est de la boulimie mais quel bonheur ! MartineL

Monique a dit…

le jour de ma visite, j'ai acheté Sido et Les vrilles de la vigne car j'ai toute la série des Claudine (en mauvais état il est vrai). Ado, j'avais bien aimé le blé en herbe... Comme toi, j'aime bien lire des livres sur les pays où je vais. Je les achète avant le départ, en emporte deux ou trois (pour ne pas manquer) et reviens sans les avoir ouverts car dans le bus je regarde le paysage, écoute la guide et le soir je suis trop fatiguée. J'ai acheté 6 livres de Kadaré pour l'Albanie. Toujours pas lus.... J'ai commencé à relire les Colette, au calme... je vais avoir besoin de douceur après avoir lu "Triste tigre" et "Vous ne connaissez rien de moi".

Babeth a dit…

J’ai commencé à lire Colette par une collègue de travail qui était une inconditionnelle de cette écrivaine. J’ai attrapé le virus et j’ai tout lu , également plusieurs ouvrages sur sa vie.
Je n’ai pas réussi à la faire aimer par mes enfants, dommage.

Jo Elle a dit…

Pour être raccord avec le voyage de mi décembre, cela sera LES LETTRES DE MON MOULIN, et la biographie de VAN GOGH !

Anonyme a dit…

Et pour aborder Colette sous un autre angle, pourquoi pas la biographie de Dominique Bona " Colette et les autres ".
Dominique

Anonyme a dit…

Article complet et qui donne goût à ouvrir ces livres. Bonne journée. Sue

Jo-Elle a dit…

Après recherches, c'est "COLETTE ET LES SIENNES"... Dominique