mercredi 10 janvier 2024

Neige et Nicolas...

Hier réveil sous la neige. Une assez bonne couche !

Mais RV à 12h30 à Paris pour l'exposition Nicolas de Staël au musée d'Art Moderne, avec notre groupe et une conférencière.




L'ambiance de l'artiste y était... du gris, voire du noir profond, vers les couleurs éclatantes.

Né en janvier 1914 à Saint-Petersbourg, il finira sa vie, jeune à 41 ans, par un suicide en mars 1954, dans la lumière d'Antibes..

 


Sa vie commence à l'aube du premier conflit mondial, mais surtout de la Révolution russe de 1917. Sa famille, son père est un militaire attaché au tsar, fuit rapidement. Mais lui et ses soeurs deviennent orphelins trop rapidement. 

Il deviendra un exilé. Il recherchera toujours de nouveaux horizons. De nouvelles sensations.


 

Son oeuvre tient dans une quinzaine d'années...

Et son travail se renouvelle constamment. Son "inévitable besoin de tout casser quand la machine semble tourner trop rond".

Sa pratique s'inscrit dans une France de l'après-guerre où se disputent les partisans de l'abstraction et les défenseurs de la figuration.


Mais il déteste les "étiquettes". Il refuse de choisir... il préfère peindre "sans esthétique a priori".




 

Il en résulte une oeuvre libre et personnelle qui manifeste une sensibilité toujours vive; il se confronte à la mer, à un match de football, à un fruit posé sur une table.





 

Il est captivé par les spectacles du monde et leurs lumières toujours variables.

Il peint dans tous les formats également, selon toutes les techniques rencontrées...






Après sa mort, sa trajectoire apparaît rétrospectivement comme la poursuite, menée dans l'urgence, d'un art toujours plus dense et plus concis.

C'était une quête picturale d'une rare intensité dont la puissance demeure intacte.






 Paysages de Sicile
 

Cette exposition à été menée en relation avec Anne de Staël, la fille aînée du peintre.

Pourquoi un suicide ?

Nicolas de Staël n'a rien d'un artiste maudit. Il vivait de son art... tout s'est toujours bien organisé pour lui: relations, soutiens artistiques, ateliers vastes,  expositions, ventes de ses tableaux.

Les raisons sont plutôt à rechercher dans sa vie personnelle.

Nu de Jeanne Polge-Mathieu
-clic sur des correspondances- article dans Libération 2016

Son besoin de lumière pousse Nicolas de Staël vers le sud. 
Il passe l’été 1953 avec sa famille - sa seconde femme et leurs trois enfants-, à Lagnes (Vaucluse). 
Il se lie d’amitié avec les Mathieu, grands amis de René Char, le poète,
qui exploitent la propriété agricole des Grands Camphoux. 
 Il rencontre leur fille, Jeanne Polge-Mathieu. 
Elle est mariée, a deux enfants. Il en tombe amoureux fou. 
Elle se lassera de cette passion.
 

Sa fille dira que l'urgence l'écrasait également alors que ce qu'il cherchait était plutôt dans la lenteur... lors de son geste, il devait produire des oeuvres pour trois expositions. Il laissa trois lettres dont une pour ses galeristes.

"Sa peinture restera à jamais celle d'un jeune peintre"

 

3 commentaires:

Marielle a dit…

On va dire que ce n'est pas ce que j'aime comme style , mais c'était surement
très intéressant comme expo et explication il faut toujours s'intéresser
même aux choses qui au départ ne nous attires pas !
Bisous Joelle un peu de neige ici hier mais rien de bien important par contre sur les collines environnantes il y en a pas mal !

Jo-Elle a dit…

Tu as bien raison, aller aussi vers ce qui n'attire pas trop. J'y suis allée car une très ancienne instit de maternelle de mes enfants, était fan de ce peintre. Je l'ai découvert, et son nom même, grâce à elle, Pascale F.

Pas mal de neige au réveil, hier ici, et sur sol gelé (-3° la veille, le lundi, toute la journée); heureusement ma copine a une voiture avec pneus neige pour aller à la gare... mais quel bazar dans la plaine pour y accéder...

Babeth a dit…

Je ne connaissais pas du tout cet artiste, merci pour le partage. Je n'aime pas tout dans son oeuvre, les tableaux que je préfère sont les très colorés et le dernier.
Pas de neige chez moi.
Bonne soirée